Rennes – Belle-Ile-en-Mer et retour : à la rencontre des usagers BreizhGo !
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9 février 2024
12 minutes de lecture
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REPORTAGE – Nous avons passé deux journées à bord de trains, cars et bateaux BreizhGo pour recueillir les impressions des habitués des transports gérés par la Région Bretagne. L’occasion aussi de s’intéresser à la vie de nos enseignants, restaurateurs, étudiants ou retraités…
07h05 : Rennes – Auray en train (21€*)
Un café sur le pouce en gare de Rennes avant de monter à bord du TER 856617. L’ambiance y est très calme… “Bienvenue dans le train des travailleurs !“, lance Gilles Caroff, 54 ans, visiblement plus réveillé que la moyenne.
Employé chez un bailleur social, il est debout depuis 5h45. Quatre jours par semaine, il se rend à Vannes – “2h de porte à porte” – le 5e il l’exécute en télétravail. “En partant tôt et en revenant tard, on voit des pans entiers de la société devant la gare : le matin ce sont les fêtards de retours de soirée et les SDF, le soir les coursiers à vélo”, sociologise-t-il.
Le train, parfait pour se détendre et/ ou travailler
Pour tuer le temps pendant les trajets, il a commencé une nouvelle série de bande-dessinée : Sillage, qui compte 20 tomes. “Sinon, je regarde un film ou une série Netflix, mais je ne travaille jamais dans le train”. Un mode de transport fiable, selon lui : “les rames sont de qualité, et il n’y a quasiment aucun retard à déplorer”.
Sklaerenn Scuiller, 41 ans, enseigne l’histoire au lycée public Beaumont, à Redon. “L’Education nationale ne m’a pas laissé le choix de mon affectation…”. Elle profite du trajet pour corriger des copies. Ses élèves n’ont jamais eu à se plaindre de ses absences, “mis à part de temps en temps des sangliers sur la voie, je n’ai pas vraiment de galères à vous raconter.. J’espère que vous trouverez des anecdotes plus drôles que les miennes“. On n’a pas dit notre dernier mot Mme la professeure !
Le saviez-vous ? 🕐 : La région Bretagne est championne de la ponctualité des TER, avec 94,7 % des trains partant et arrivant à l’heure. Une particularité hexagonale qui s’explique en partie par les investissements de la Région en faveur du ferroviaire.
8:26 Pause à Auray
Nous attendons notre car pour Quiberon. Parmi les autres voyageurs en transit, Djao Désir, 18 ans, est en 1ère année de formation plaquiste. “Je suis arrivé par le train de 7h47. Normalement je vais à l’Afpa en trottinette électrique mais elle est cassée. C’est un collègue qui me récupère. On ne peut pas être en retard, on est en examen”.
Si vous cherchez un restaurant, on mange très bien chez ma compagne !
Jean-Marc Roudaut, mari de sa femme, et lui aussi restaurateur
Autour de la gare, propre et neuve, une boulangerie mais pas encore de bar : “C’est prévu pour cet été”, nous assure la vendeuse.
9:30 Auray – Quiberon en car (2,50€)
Le trajet est très calme et, en cette saison, la D768, la seule route menant à Quiberon est fluide. Nous apprécions d’autant plus de traverser la Trinité-sur-Mer, Carnac ou encore Plouharnel. Une vraie carte postale !
> Pour trouver votre itinéraire en Bretagne, ayez le réflexe Breizhgo !
11h15 Quiberon – Le Palais – (18,40€)
Le car nous dépose devant la nouvelle gare maritime de Quiberon. Ce jour-là, elle n’est pas très fréquentée mais sa configuration permet d’ores et déjà de mieux accueillir les voyageurs, insulaires comme résident.es secondaires.
Nous passons la traversée avec Jean-Marc Roudaut, un restaurateur installé sur l’île. Lui et sa femme possèdent chacun un restaurant. “Le mien est actuellement fermé pour travaux mais on mange très bien chez ma compagne !”
Jean-Marc ne quitterait pour rien au monde Belle-Ile, malgré les prix qui flambent, ceux de l’immobilier comme de l’alimentaire, obligeant les jeunes à quitter l’île pour acheter à 30km dans les terres et les insulaires à faire la traversée pour le plein de courses et d’essence. Sans parler des difficultés de recrutement dans le secteur de la restauration…
> Lire aussi – Travailleurs saisonniers : la Région ouvre les portes de ses lycées pour vous héberger
Toujours suivre les conseils des locaux
L’arrivée au Palais, la “capitale” de Belle-Ile, est magnifique avec la Citadelle qui domine à droite du port. Cette forteresse, commencée dès le milieu du XVIe, a été modifiée plus tard par Vauban, nous apprend le site de l’Office de tourisme locale.
On rejoint très vite un petit café avec vue sur le port. En terrasse des salariés mangent un burger à emporter. Ça nous ouvre l’appétit et nous suivons les conseils de Jean-Marc. Il a raison la cuisine de sa femme est excellente. Nous n’en dirons pas plus mais son restaurant est très proche de l’église…
Dans l’après-midi, le taxi qui nous mène à l’hôtel fait des tours, à la recherche d’une route ouverte à la circulation. “Ils installent la fibre, il y a des tranchées partout et de nouveaux sens interdits tous les jours ! Bon, c’est un mal pour un bien mais ça fait des semaines que la circulation est difficile”.
> La fibre pour tous, un engagement de la Région et des collectivités bretonnes
7:45 Le Palais – Quiberon (18,40€)
Ça pique encore ce matin. “Ce sont les braves qui font cette traversée”, s’amuse Vincent Vareilles, 56 ans. Il récupère sa voiture à Quiberon, avant de partir à Paris où il travaille encore.
Lui et sa famille se sont installés à Belle-Ile il y a un an, après des années à venir pour leurs vacances. “L’intégration se passe très bien”. Quant au service de la Région, il le juge “impeccable !”.
Vivre au paradis ça coûte cher
Pierre Sauzun, 30 ans d’insularité
Pierre Sauzun, 56 ans également, fait la traversée avec sa femme, qui dort, la tête posée sur ses genoux.
Ils partent rendre visite à leur fille, étudiante à Rennes. “On ne fait pas souvent la traversée. Quand ça arrive, on optimise en prenant le bateau de 6h30 le matin et retour à 17h l’hiver ou 20h45 l’été. C’est le seul point négatif : le manque de bateaux le soir en hiver, avec le risque que le bateau soit plein…”
Habitant depuis près de 30 ans à Belle-Ile, Pierre le confirme : “vivre au paradis ça coûte cher, il faut compter entre 2,2 et 2,5€ le litre d’essence, les matériaux sont 10 % plus cher que sur le continent, sans que les salaires suivent évidemment. Et ici, pour travailler, il faut savoir se créer ses propres opportunités professionnelles. Moi, je vais bientôt me lancer dans l’électricité !”
Quiberon – Belle-Ile-en-Mer : combien ça coûte ? 🚢 Pour un insulaire, dont la résidence principale est à Belle-Ile, une traversée coûte 3,50€ par passager, plus 15€ pour une voiture.
08h59 Rio-Quiberon-Paris Quiberon – Auray (2,5€)
Deux heures de pause à Quiberon. Au comptoir du café, face à la gare, deux acolytes enchaînent les verres de blanc. On juge plus prudent de commander un café.
En fond sonore, BFM est en boucle sur les blocages des agriculteurs. On regarde, inquiets pour la suite du trajet.
“Ça devrait le faire, vous allez avoir votre train »
Un chauffeur de car bien sympathique
On prend la direction de la gare routière, où nous croisons Dominique Gossé, 76 ans. Carioca d’origine, elle vivait à Paris avant de s’installer à Quiberon avec son mari.
“Je n’ai pas de voiture, je prends le train pour me rendre chez le médecin car il n’y pas de spécialiste ici. Le car fonctionne plutôt bien, les retards sont rares. Mais vous auriez dû venir l’été et emprunter le tire-bouchon (un train estival, ndlr), c’est vraiment super”. Un autre voyage à négocier avec notre rédactrice en chef…
10h55, le car est pile à l’heure, c’est plutôt bon signe pour la suite. Charlotte Brancherie, 19 ans, monte à Ploeren.
“Je n’ai pas le permis donc je prends le car pour me rendre à McDonald’s où je travaille comme équipière. Je paie chaque trajet 2€ mais je vais bientôt prendre un abonnement pour faire des économies”.
Combien ça coûte le car en Bretagne ?👛 : La Région propose une tarification unique à 2,50€ sur presque toutes ses lignes routières BreizhGo. Les personnes en difficulté peuvent voyager à partir de 1€. La gratuité est effective pour les enfants de moins de 12 ans accompagnés d’un adulte et l’abonnement mensuel plus de 26 ans revient à 50€ sur la plupart des lignes.
Un retour plus express que prévu
A Auray, nous devions prendre un train pour Vannes, pour remonter en car jusqu’à Saint-Brieuc, avant un dernier train en direction de Rennes.
Mais malgré les efforts de notre chauffeur dévié par les blocages des agriculteurs, et qui nous répète comme un mantra : “ça devrait le faire, vous allez avoir votre train” -, nous avons raté notre correspondance.
Changement de plan, nous décidons de prendre un direct Auray – Rennes, expliquant aux guichetiers que ça s’est joué à 3mn près seulement. “C’est bien la première fois qu’on se plaint de notre ponctualité !” Fin du périple.
> Lire aussi – Transports : la Région mène une ambitieuse politique d’aménagement du territoire
* Tarifs occasionnels pour un usager de plus de 26 ans
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