Rencontre avec quatre élus du Conseil régional des jeunes
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10 mars 2023
8 minutes de lecture
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SÉRIE 1/3 | Engagement et goût pour la politique, projets à défendre, collaboration et travail au sein des commissions… Durant leurs deux années de mandat, nous suivrons 4 jeunes parmi les 156 élus du Conseil régional des jeunes. Dans ce premier article, Adèle Chasle, Louis Justom, Alexis Rannou et Louna Demetz reviennent sur leur élection, leur rôle au CRJ, leurs attentes ainsi que les actions qu’ils espèrent mettre en œuvre au service des jeunes Bretons. Témoignages.
Un espace d’expression et de débats conçu pour et par les jeunes citoyens. Tous les deux ans, quelque 80 binômes garçons-filles de seconde et de première, élus par leurs pairs, rejoignent le Conseil régional des jeunes (CRJ), instance calquée sur celle du Conseil régional de leurs aînés.
A l’occasion de la 3e session plénière du CRJ, qui s’est tenue mardi 8 mars, nous avons interrogé les deux co-présidents, Adèle Chasle et Louis Justom, qui siègent respectivement aux commissions Biodiversité – climat et Santé et bien-être, ainsi qu’Alexis Rannou et Louna Demetz, suppléants aux commissions Communication et Santé et bien-être.
Régulièrement, nous ferons le point avec eux sur l’avancée des projets et les interrogerons sur leur expérience au sein du CRJ.
Répartis au sein de cinq commissions, les 153 conseillers se réunissent tous les mois en session plénière, à l’hôtel de Courcy, à Rennes. Pour la mandature 2022-2024, ils ont décidé de plancher sur les sujets :
- Biodiversité et climat,
- Culture,
- Santé et bien être,
- Égalité, justice sociale et accès aux droits,
- Communication.
> Budget, fonctionnement, réalisations et … Tout comprendre au Conseil régional des jeunes
Adèle Chasle est en première générale au lycée Jean Macé, à Rennes. Elle co-préside le CRJ avec Louis Justom
“J’ai entendu parler du CRJ en seconde, au sein du conseil de la vie lycéenne. Intéressée par la politique, je me suis naturellement présentée. Être au CRJ, c’est l’occasion de mieux connaître sa région, de rencontrer d’autres jeunes et des personnalités intéressantes du territoire.
J’ai intégré la commission Biodiversité et climat car c’est un sujet qui me passionne et surtout un enjeu majeur pour la jeunesse. Actuellement, nous sommes encore en phase de documentation. Nous creusons les sujets environnementaux qui concernent la Bretagne et plus particulièrement la biodiversité et le milieu marin, l’économie circulaire ainsi que la gestion des déchets.
Durant ce mandat, j’aimerais sensibiliser les jeunes aux ravages de l’industrie du textile. Il faudrait réussir à changer le regard que nous portons collectivement à la mode et inciter, entre autres, à consommer des vêtements de seconde main. Je crois qu’il est possible de changer nos consommations, c’est aussi pourquoi, plus tard, j’aimerais créer une entreprise à impact.”
Louis Justom étudie au lycée Saint-Louis, à Lorient. Avec Adèle, ils font le relais entre le CRJ et la commission jeunesse du Conseil régional de Bretagne dont ils sont titulaires du fait de leur fonction
“Avec Gaby Cadiou, conseillère régionale à la jeunesse, nous préparons l’ordre du jour des sessions plénières, qui ont lieu une fois par mois à l’hôtel de Courcy, à Rennes. Nous introduisons cette journée de discussions, qui se déroule en petits groupes au sein des commissions, et nous reprenons la parole à la fin de la session plénière pour faire le bilan.
Je fais partie de la commission Santé et bien-être. De nombreux jeunes souffrant de dépression, l’aspect santé mental m’intéresse beaucoup. En commission, avec l’aide d’un responsable de la Région, nous apprenons les différents dispositifs de santé qui existent en faveur des jeunes. Nous commençons déjà à réfléchir à ce qui pourrait être mise en œuvre. Par exemple, nous avons constaté un manque de psychologues scolaires dans les lycées. Et nous avons fait un lien entre les transports et la santé : se lever tôt pour prendre son bus scolaire a malheureusement des impacts négatifs sur les jeunes.
J’ai connu mon premier engagement en primaire au sein du conseil municipal des jeunes. J’aime l’idée d’agir en faveur des citoyens. Déjà aujourd’hui pour les jeunes en tant que conseiller du CRJ, et pourquoi pas plus tard comme maire, ou à un autre échelon politique…
Louna Demetz a découvert l’existence du CRJ grâce au CPE du lycée Simone Veil, à Liffré. Elle est suppléante du responsable de la commission Santé et bien-être
“Au cours de la dernière mandature, les jeunes du CRJ ont défendu et fait voter par le Conseil régional la gratuité des protections hygiéniques dans les lycées. J’espère que nous réussirons à proposer un projet aussi fort.
Au sein de la commission Santé et bien-être, c’est la santé mentale des jeunes ainsi que les déserteurs médicaux qui nous préoccupent. Nous savons que les différents confinements ont pesé sur le moral des jeunes. La charge de travail et les temps de transport sont aussi des facteurs lourds pour certains d’entre nous. Aujourd’hui, on débat et on échange sur ces questions de façon très calme et respectueuse.
En tant que suppléante, mon rôle est d’aider les co-responsables de commission, lesquels ouvrent les journées où nous nous réunissons. La première fois à l’hôtel de Courcy on ne sait pas où est sa place et c’est impressionnant de prendre la parole dans l’hémicycle. Mais je sais que cette expérience est formatrice.”
Alexis Rannou est suppléant à la commission Communication. Il étudie au lycée Saint-Esprit, à Landivisiau
“L’égalité des chances est un sujet qui m’apparaît primordial. Et qui peut concerner toutes les commissions : par exemple, de longs trajets impactent la santé des jeunes. Mais c’est aussi vrai pour la culture, selon les territoires, son accès y est plus ou moins facile. En Bretagne, les jeunes bénéficient déjà de trajets de train gratuits l’été. Peut-être qu’il faudrait réfléchir à une offre tarifaire qui permette à chacun d’avoir les mêmes possibilités, tout au long de l’année…
Au sein de la commission Communication, nous avons pour mission de faire connaître le CRJ aux jeunes et de mettre en avant les décisions qui y sont prises pour améliorer leur quotidien. C’est aussi la possibilité de montrer aux autres jeunes toutes les possibilités qui s’offrent à eux.
Les décisions se prendront sur la durée du mandat. Nous sommes encore en phase de découverte et d’apprentissage, mais nous allons monter en gamme. En tout cas, tout le monde est très impliqué et souhaite faire avancer les choses.”
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