Triskell, hermine, Gwenn ha du… Les symboles de la Bretagne pour les nuls
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4 janvier 2024
6 minutes de lecture
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PATRIMOINE. Cette semaine nous partons à la découverte des symboles qui ont fait la réputation de notre région. Au programme : de l’histoire, de la musique, de la mode et même un petit animal carnivore… !
Une pause dans notre tour des territoires de légende breton. Après Saint-Guirec et ses aiguilles dans le nez, Brocéliande aux multiples secrets envoûtants et les mystères des Monts d’Arrée, nous nous intéressons donc aux emblèmes et symboles de la Bretagne.
Outre son fameux drapeau, la Bretagne est en effet associée à de nombreux autres marqueurs identitaires. Mais savez-vous d’où ils viennent et quelle est leur histoire ?
Le Gwenn ha du
Qui ne connait pas le drapeau breton ? Adopté en tant que symbole de la Bretagne lors du congrès de la Fédération Régionaliste de Bretagne, en 1923, il est aujourd’hui fièrement brandi lors de manifestations et se retrouvent sur de nombreuses photos de Bretons au bout du monde. Signifiant “blanc et noir” en breton, le Gwenn ha du est inspiré du drapeau américain.
Ses 9 bandes noires et blanches symbolisent les quatre pays de la Basse-Bretagne et les cinq pays de Haute-Bretagne. Quant à ses 11 hermines, si la raison de ce nombre n’est pas expliqué, ce petit animal est un emblème de notre région depuis déjà fort longtemps…
📚 Lire aussi – Jamais sans mon drapeau : pourquoi les Bretons ont toujours un Gwenn ha du dans leurs valises ?
L’hermine
Pureté morale, agilité, intelligence et innocence sont associées à ce petit animal au pelage blanc… C’est Pierre de Dreux (1187-1250), duc de Bretagne, qui ajouta en premier l’animal au blason de son père en écho au lys français. Plus tard, selon l’une des légendes les plus célèbres, c’est lors d’une partie de chasse qu’Anne de Bretagne (1477 – 1514) aurait gracié l’animal prêt à se laisser tuer par des chiens plutôt que de traverser une étendue boueuse.
La devise de la Bretagne serait ainsi née : « Kentoc’h mervel eget bezan saotret » ( »Plutôt la mort que la souillure »). Mais il semble aussi qu’on retrouve cette devise dès le règne du Duc Jean III le Bon (1286 – 1341), chassant alors sur la commune de Guémené-Penfao, en Ille-et-Vilaine…
Le triskell
De nombreux touristes rentrent de leurs vacances en Bretagne avec un bijou en forme de triskell autour du poignet ou du cou. Composé de trois branches courbes, formant un tourbillon ou une spirale, le triskell (terme venant du breton “drezeg”, trois jambes), est un symbole celtique remontant à l’âge de fer. On le retrouvait gravé sur des bijoux, déjà, de la monnaie, des pierres ou des armes.
Selon les interprétations, le triskell symbolise le déroulement du temps (passé, présent, futur). Il est également associé à des divinités triplées, comme la déesse celtique Brigit, à la fois poétesse, guérisseuse et forgerone… Une chose est sûre : ce symbole a été popularisé par le mouvement artistique Seizh Breur, né entre les deux guerres mondiales, et reste depuis attaché à la Bretagne.
La coiffe bretonne
Vous avez peut-être encore en tête cette publicité pour une marque française d’agroalimentaire dans laquelle trois femmes portant la coiffe bigoudène lancent le fameux slogan “Pirates !” Emblématique de la Bretagne, la coiffe bigoudène brodée était très populaire auprès des femmes au début du XXe siècle avant d’être progressivement rangée dans leurs placards. La plus connue, la coiffe de cérémonie “haute” est comprise entre 30 cm et jusqu’à 40 cm à Penmarc’h (Finistère).
A l’origine le mot bidougen désigne la pointe surmontant la coiffe avant d’être associé au pays où le costume est porté. Selon le site Wikipédia, en 1977, 31 % des femmes de plus de 47 ans portaient la coiffe quotidiennement contre une seule en 2019… Mais, toujours portée lors de grandes fêtes et rassemblements en Bretagne, elle demeure un emblème vivant de notre région.
Les fest-noz
Les fêtes de nuit, selon la traduction française, ont fait leur grand retour en Bretagne au milieu des années 1960. A l’origine, les paysans se réunissaient pour les travaux agricoles, et le soir ils chantaient, formaient une ronde et dansaient portés par la musique des sonneurs, se tenant la main en guise de cohésion.
Tombés en désuétude pendant l’entre deux guerres, les fest-noz sont redevenus à la mode grâce au musicien et enseignant Loeiz Ropars, à l’origine, entre autres, du fest-noz des Fêtes de Cournouaille. Aujourd’hui, entre 1 650 et 1 900 fest-noz et fest-deiz (fêtes de jour) sont organisés chaque année en Bretagne. Preuve que la culture bretonne, ce n’est pas du folklore !
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