Comment inciter les entreprises bretonnes à acheter local ?Premier « Rendez-vous de la relocalisation » de la Région Bretagne
28 Jin 2023
4 minutes pour lère ela
Pourquoi commander en Chine ce qui peut être fabriqué à Marseille, Quimper, Lorient ou Brest ? La relocalisation est plus que jamais d’actualité et la Région Bretagne s’y investit en lançant, ce mercredi, à Douarnenez, les premiers « Rendez-vous de la relocalisation », à destination des entreprises et collectivités. Organisée par l’agence économique Bretagne Développement Innovation (BDI), cette rencontre a permis de sensibiliser les décideurs à ce sujet crucial, l’objectif étant de mettre en relation fournisseurs et acheteurs, pour créer des chaînes d’approvisionnement vertueuses en Bretagne.
Pourquoi relocaliser ?
Pour créer ou préserver des emplois locaux directs ou indirects, réduire la pollution due au transport, sécuriser les approvisionnements et tout simplement décarboner la production.
En Bretagne, la démarche a été lancée en septembre 2022 par Loïc Hénaff, conseiller régional, au Forum Economique Breton, à Saint-Malo. Elle est menée en partenariat avec les organisations professionnelles (1) et mise en œuvre par BDI.
L’élu, à qui Loïg Chesnais-Girard, président de Région, a confié ce dossier des relocalisations, a rappelé l’enjeu du rendez-vous de mercredi : « Je suis à Douarnenez pour expérimenter un objectif important du projet, la sensibilisation des décideurs économiques. En effet, nous croyons que les achats des entreprises peuvent être un puissant outil des transitions pour répondre aux enjeux de la Bretagne : souveraineté, décarbonation, emploi, défense de notre modèle social. »
Déjà onze entreprises engagées
Une dizaine d’entreprises volontaires participent à l’expérimentation. Plusieurs d’entre elles ont témoigné ce mercredi : Chancerelle (conserves de poisson) à Douarnenez, Publigraphic à Pont l’Abbé (sérigraphie, impression numérique), Marinelec à Quimper (sécurité dans le domaine maritime).
À Guidel, Nautix surfe aussi sur la vague de la relocalisation. Ce spécialiste de l’équipement nautique a bénéficié d’un accompagnement de la Région Bretagne pour relocaliser la fabrication de mâts de planches à voile en composite, fabriqués depuis plus de 10 ans en Asie. Nautix s’est associé avec l’entreprise Fiiish (Guipavas), l’université de Bretagne Sud et l’Institut régional des matériaux avancés (IRMA) à Lorient. Cette coopération aboutira à la fin de l’année à la fabrication de mâts en composite haut de gamme 100% made in Bretagne.
Une étude menée dans le Finistère
La CCIMBO (Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Bretagne Ouest) et le CNA (Centre national des acheteurs) ont dévoilé les résultats d’une enquête sur les tendances des achats locaux, réalisée dans le Finistère cette année.
Résultat : les deux tiers des 28 entreprises qui y ont répondu disent avoir été confrontées à des pénuries critiques.
La moitié pense que les crises actuelles vont pousser à relocaliser. Les bénéfices attendus sont, dans l’ordre, l’impact environnemental, la sécurisation des achats, la réduction des coûts et une meilleure qualité. Les zones de relocalisation étant en priorité situées en Bretagne – Grand Ouest, puis dans le reste de la France.
Une étude qui prouve tout le potentiel d’une politique de relocalisation au bénéfice des entreprises, de l’emploi et de l’environnement.
C’est pourquoi, après la phase d’expérimentation, un plan d’action sera annoncé au prochain Forum économique breton en septembre prochain à Saint-Malo. Un plan sur deux ans dont les entreprises et les élus tireront le bilan à l’issue.
(1) Membres du comité de pilotage : Medef, UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), ABEA (Association bretonne des entreprises agroalimentaires), FFB (Fédération française du bâtiment), Chambre de commerce et d’industrie de Bretagne, Produit en Bretagne, BDI, Bretagne Commerce International, Bretagne, CNA (Conseil national des achats), Banque des Territoires et DREETS (Préfecture de Région).
Partager :