Face à la situation critique de l’hôpital de Carhaix : le Président de Région, les élus du Finistère et du Centre-Bretagne alertent le Gouvernement
17 February 2025
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Entouré d’élus du Finistère et du Centre-Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne, a rencontré ce matin à Paris Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, afin de tirer le signal d’alarme sur la situation préoccupante des hôpitaux publics en Bretagne, au premier rang desquels le centre hospitalier de Carhaix. Étaient présents à ses côtés Mélanie Thomin, députée, Nadège Havet, sénatrice, Maël de Calan, président du Conseil Départemental du Finistère, Christian Troadec, maire de Carhaix, Delphine Alexandre, vice-présidente de la Région à la santé, Guillaume Robic, conseiller régional et représentant du Pays Centre Ouest Bretagne (COB), et Jean-Pierre Hémon, référent santé du conseil de développement du Pays COB.
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Ce rendez-vous fait suite au courrier adressé le 15 octobre dernier à l’ancienne ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, pour l’alerter sur la dégradation continue de l’offre de soins dans les hôpitaux publics bretons.
Une situation intenable subie par les territoires les plus fragiles
La situation du centre hospitalier de Carhaix illustre de manière criante cette crise : les urgences y sont régulées jour et nuit depuis juillet 2023 et la maison médicale de garde a suivi cette même tendance depuis le 1er janvier, ce qui n’est pas sans impact sur ce territoire rural déjà en manque de médecins de ville. Pour les 80 000 habitants concernés, la situation, intenable, alimente un sentiment d’abandon et de déclassement.
Dans un contexte de tension accrue sur l’offre de soins, ce sont les établissements de taille modeste qui sont les plus affectés. Face à cette situation, la mobilisation des élus et de la population ne faiblit pas. Un vœu adopté à l’unanimité par les élus de la Région en octobre 2024 et les manifestations rassemblant plusieurs milliers de personnes à Carhaix témoignent de l’urgence d’une réponse adaptée.
Alors que la Bretagne accuse un déficit de 700 médecins généralistes, les élus bretons, dans toute leur diversité politique, s’engagent pour garantir un accès équitable aux soins à l’ensemble de la population. En témoignent des initiatives locales, ici et là, telles que la construction d’une nouvelle maison médicale, l’ouverture d’un internat pour les soignants ou encore le financement de sièges dentaires.
Concernant Carhaix, la situation des urgences est restée inchangée malgré un protocole de sortie de crise signé en 2023 visant à renforcer l’offre de soins.
Un statu quo jugé inacceptable par les élus bretons présents à Paris ce jour.
Plusieurs solutions : mutualisation, PADHUE, ligne SMUR…
Lors de la rencontre avec la ministre Vautrin, que la délégation a jugé constructive, l’État a été appelé à prendre ses responsabilités.
Plusieurs pistes ont ainsi été explorées :
– Une solution à court terme, exprimée par le ministère : le recours à la réserve sanitaire, dispositif permettant de mobiliser rapidement des professionnels de santé en renfort des établissements en difficulté.
– Des solutions à moyen terme, susceptibles d’être mises en place à l’automne 2025 :
> la mutualisation des temps de travail des médecins urgentistes avec l’hôpital de Morlaix ;
> l’attribution de nouveaux postes d’urgentistes et l’intégration de médecins diplômés hors Union Européenne (PADHUE), en particulier à Brest et Morlaix, afin de compenser le temps consacré à Carhaix par les médecins urgentistes.
Par ailleurs, une nouvelle piste, proposée par les élus du territoire, va également être étudiée, celle de la création d’une ligne SMUR démédicalisée portée par le CHU de Brest, en appui à la ligne SMUR de Carhaix.
La ministre et ses équipes se sont engagées à réévaluer l’organisation actuelle et à apporter davantage de clarté aux élus locaux.
Aussi, afin de fournir des réponses concrètes, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, se rendra à Carhaix dans les prochaines semaines. Ce déplacement sera l’occasion pour lui de confirmer ou d’ajuster les pistes étudiées.
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