Aller au contenu

Transmission et usage du breton et du gallo : résultats de l’étude sociolinguistique 2024

La Région a souhaité disposer d’une radiographie précise des deux langues de Bretagne, pour en mesurer les évolutions et identifier les tendances à l’œuvre sur notre territoire. Une première enquête avait été menée en 2018. La collectivité a demandé sa mise à jour en 2024, dont les résultats ont été présentés ce lundi à Rennes, par l’institut TMO, en présence de Paul Molac, député, conseiller régional, président de l’Office public de la langue bretonne, et de Kaourintine Hulaud, conseillère régionale déléguée à la langue gallèse. L’étude montre une baisse du nombre de locuteurs, attendue du fait de la pyramide des âges, mais souligne également une hausse des apprenants, pour le breton comme pour le gallo. Ces nouvelles données confirment la pertinence de la politique linguistique de la Région et de son ambitieux plan de réappropriation des langues 2024-2027, adopté à l’unanimité fin 2023. Ce plan vise, d’une part, à sensibiliser dès le plus jeune âge au breton et au gallo, afin de former plus d’élèves dans les écoles et tout au long de la vie, et d’autre part, à diffuser davantage ces deux langues dans la vie quotidienne.

L’enjeu
Pour Loïg Chesnais-Girard, les langues de Bretagne sont « une richesse, un bien commun qui fait partie de notre identité ». Le Président de Région ajoute : « L’enjeu dépasse la seule Bretagne : le breton et le gallo constituent un patrimoine immatériel, qui doit être préservé et transmis aux générations futures. C’est un enjeu de ‘biodiversité culturelle’ ».

La méthode
Cette étude a été réalisée par l’institut TMO du 30 août au 8 novembre 2024, par téléphone, auprès de 8 336 personnes habitant les 5 départements de la Bretagne historique.

Les résultats
> Une baisse des locuteurs : 2,7 % des personnes interrogées déclarent parler très bien ou assez bien le breton (-3 points) et 3,3 % le gallo (-1,8 %). En 2024, environ 107 000 personnes parleraient breton et 132 000 gallo.

> Parmi les locuteurs, une pratique plus fréquente : 23 % des locuteurs pratiquants parlent plus souvent le breton qu’il y a 10 ans, soit une hausse de 11 points.

> Un rajeunissement notable des locuteurs du breton. Leur âge moyen est passé de 70 ans, en 2018, à 58,5 en 2024.

Une conséquence de deux dynamiques contraires :
d’une part, la forte baisse du taux de locuteurs chez les 70 ans et plus (mortalité) ; d’autre part, la hausse (chez les 25-39 ans) ou le maintien (chez les 15-24 ans) du taux de locuteurs parmi les moins de 40 ans.

Ce phénomène de rajeunissement est nettement plus modéré chez les locuteurs du gallo : leur âge moyen est ainsi passé de 60 ans, en 2018, à 56,5, en 2024.

> Des pratiques d’apprentissage différenciées entre breton et gallo. Pour le gallo, la pratique et la transmission familiale sont toujours vivaces (68 %), tandis que l’apprentissage par l’enseignement reste très minoritaire (17 %).
Pour le breton, les locuteurs natifs sont de moins en moins nombreux : la transmission familiale baisse (16 %, soit – 10 points), alors que l’apprentissage par l’enseignement prédomine nettement (78 %, soit + 10 points).

> L’attachement aux langues régionale reste stable : 64 % se disent attachés au breton, 43 % au gallo.

> Des habitants ouverts à plus de breton et de gallo (à la télévision, à la radio, à l’école…) mais, dans le même temps, toujours inquiets quant à la pérennité de ces langues. 49 % entrevoient une hausse ou une stabilité de l’usage du breton dans 10 ans, tandis que 69 % estiment que l’usage du gallo reculera ou que la langue ne sera plus parlée.

Retrouvez ci-dessous les traductions du communiqué de presse (breton & gallo), la synthèse détaillée et l’étude intégrale réalisée.

En pratique

Partager :

Toutes nos actualités