Pêche et aquaculture : les piliers de l’économie bleue bretonne

La Bretagne est la première région halieutique de France. La pêche et l’aquaculture sont des marqueurs de l’identité bretonne, facteurs d’aménagement et pourvoyeuses d’emplois. Dans un contexte de fragilité liée aux changements environnementaux et aux fortes tensions qui pèsent sur le secteur de la pêche, la Région Bretagne s’engage pour accompagner la filière, à la fois dans sa réponse immédiate aux crises, sans se substituer à l’Etat, et dans la durée pour assurer sa nécessaire transition et accroître ses capacités de résilience. Voici un panorama des activités concernées.
-
38 %de la production conchylicole nationale
-
1200navires de pêche
-
2 500entreprises pêche et aquaculture en Bretagne
Maillon essentiel de la souveraineté alimentaire, le secteur de la pêche est confronté à des défis majeurs pour assurer sa pérennité. Le fonds d’intervention Breizh Up Pêche est ainsi mobilisé en faveur des PME du secteur, soit les entreprises de pêche artisanale qui constituent la très grande majorité de la flottille bretonne. Breizh Up Pêche investit pour aider des armements bretons dans leurs projets de construction ou d’achat de navires plus économes alors que 3/4 des navires de la flottille bretonne ont plus de 20 ans.
La Région apporte un soutien spécifique à chacune des filières halieutiques (pêche, aquaculture, criées et ports de pêche, mareyage, transformation…) tout en développant des actions relevant d’une politique maritime intégrée (éducation à la mer, sécurité maritime…).
La pêche embarquée : une pêche très majoritairement artisanale
Avec 1 200 navires et 4 300 marins- pêcheurs, la Bretagne représente respectivement 32 % et 38 % de l’effectif national en métropole. Sa singularité tient au fait que 98 % des bateaux pratiquent une pêche artisanale et essentiellement la petite pêche, c’est-à-dire pour des périodes en mer inférieures ou égales à 24h.
Les trois quarts des bateaux mesurent moins de 12 mètres. La moitié des navires de pêches bretons sont polyvalents et changent d’engins de pêche selon la saison. Les pêcheurs bretons pratiquent les arts dormants (filet, casiers, hameçons, etc.) ou les arts traînants comme la pêche au chalut, à la drague ou à la bolinche, un filet tournant utilisé pour pêcher la sardine, le maquereau ou l’anchois. Chacun des métiers de pêche est réglementé via un système de licences. Cette pêche artisanale représente 103 000 tonnes/an pour une valeur de 355 millions d’euros, soit 48 % du tonnage et 45 % de la valeur au niveau national.
Aquaculture : un sujet d’avenir
La Bretagne occupe le second rang national de la conchyliculture qui représente environ 2 350 équivalents temps plein (ETP) à travers environ 530 entreprises. L’ostréiculture est la principale activité avec 35 000 tonnes d’huîtres, essentiellement creuses, devant la mytiliculture (environ 5 000 tonnes de moules par an). La pisciculture d’eau douce bretonne pointe au troisième rang national, avec une production d’environ 5 000 tonnes dont essentiellement de la truite arc en ciel. L’aquaculture à terre est également perçue comme une piste de développement pour certaines espèces. La dégradation de la qualité des eaux, la hausse des prédations et le renouvellement générationnel sont les principaux enjeux auxquels doit faire face la filière.
Breizh Up Pêche : un levier financier pour renouveler et décarboner la flotte
Le vieillissement des navires est de plus en plus inquiétant pour l’avenir de la filière. Pour relever ce défi, Loïg Chesnais-Girard, a annoncé l’an dernier un plan d’entrée de flotte de 10 navires. L’aide à la construction étant interdite, la Région a souhaité faciliter la mobilisation des acteurs privés intéressés pour venir renforcer les fonds propres d’armements bretons au côté du fonds de co-investissement Breizh Up Pêche et aux mêmes conditions.
La Région part d’un constat : en raison du montant des investissements, la filière n’a pas la capacité d’assurer le renouvellement de la flottille. Face à l’interdiction de subvention publique à la construction de navires neufs, des réflexions ont été menées sur des modalités d’intervention adaptées aux contraintes réglementaires et aux usages de la filière. Déjà actionnaire unique de Breizh Up, une société de co-investissement créée pour prendre des parts dans des start-up innovantes, la Région a décidé d’en étendre le périmètre en créant Breizh Up Pêche. Les deux fonds seront distincts et totalement étanches mais gérés par la même société de gestion. Breizh Up Pêche sera doté par la Région de 3 millions d’euros. Pratique d’une pêche durable, démarche RSE et prise en compte des enjeux de décarbonation seront des critères déterminants Par son intervention, ce fonds privé aura un véritable effet levier et incitera d’autres interventions financières.
Une gestion durable des ressources et des milieux
Motivées par l’évolution des connaissances biologiques et les effets grandissants du changement climatique, les filières maritimes sont de plus en plus soucieuses de la prise en compte de l’environnement dans leur activité. La Région Bretagne accompagne la mise en œuvre de cette gestion durable.
La pêche et l’aquaculture dépendent de la qualité de leur environnement, de l’abondance des ressources halieutiques, des éléments nutritifs et plus largement de la bonne santé des écosystèmes marins et aquatiques. L’évolution continue des connaissances scientifiques sur le fonctionnement des écosystèmes marins et aquatiques, et sur les impacts environnementaux induits par les activités maritimes, permet d’éclairer les pêcheurs et aquaculteurs quant à la conduite de leur activité. Ils peuvent ainsi adapter leurs pratiques en vue d’assurer une gestion durable des ressources et des milieux dans lesquels ils évoluent, essentielle à leur pérennité, que ce soit par l’encadrement réglementaire ou l ’évolution volontaire de leurs pratiques. La durabilité de ces filières identitaires de la Bretagne, repose sur le juste équilibre entre l’exploitation des espèces et la résilience des écosystèmes.
Label BREIZHMER : l’assurance de savourer des produits de la mer d’origine bretonne
Lancé en octobre dernier par les filières bretonnes de la pêche, du mareyage et de la conchyliculture, le label Breizhmer, porté par l’association éponyme, est une marque de garantie contrôlée par des organismes indépendants et la seule assurant la qualité, l’origine et la durabilité des produits.
“L’objectif, c’est de convaincre les consommateurs, mais aussi de permettre à la grande distribution d’avoir un référentiel et à la restauration collective publique d’avoir des produits labellisés comme l’impose la loi“, expliquait Isabelle Thomas, secrétaire générale de l’association Breizhmer, lors de la présentation de la marque-label. Tous les produits labellisés respectent un cahier des charges précis de fraîcheur et de traçabilité. De nombreux contrôles de qualité sont régulièrement effectués par un organisme de certification indépendant.
Le Label Breizhmer, soutenu par la Région Bretagne, est à vocation commerciale, environnementale, sociale et économique. Il valorise les produits de Bretagne en garantissant leur origine, leur durabilité, leur qualité et leur traçabilité afin de répondre aux exigences des consommateurs. Cette démarche concerne l’ensemble de la filière, de la production (pêche, conchyliculture, récolte d’algues) à la transformation, en passant par les mareyeurs et les criées.