Desserte des îles de Ouessant et Molène depuis Brest : la Région va construire une nouvelle gare maritime sur le port
6 Novembre 2024
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Au 2nd semestre 2026, la Région, en charge de la desserte des îles bretonnes, engagera la construction d’une nouvelle gare maritime sur le port de Brest. Cet équipement sera livré et mis en service deux ans plus tard, en mars 2028. Alors que le projet de maîtrise d’œuvre vient d’être retenu, le Président Loïg Chesnais-Girard a présenté ce jour, esquisses à l’appui, les grandes lignes de cette opération à la fois terrestre et maritime, aux côtés du Maire de la ville, François Cuillandre, et des architectes lauréats du concours, Jean-François Madec et Alexis Joubert. Financé par la Région pour un montant de 14 M€, le nouveau terminal portuaire permettra de conforter la desserte des marchandises depuis Brest et d’améliorer l’accueil des 45 000 usagers, insulaires et visiteurs, qui, chaque année, transitent par cette gare, avant ou après avoir voyagé sur les bateaux du réseau BreizhGo, opérés par la Penn ar Bed. La Région investira par ailleurs 14 M€ dans la rénovation des deux quais Est et Sud.
Datant de la fin des années 40, l’actuelle gare maritime nécessite aujourd’hui d’être reconfigurée pour laisser place à un équipement moderne, accessible et adapté aux attentes des usagers.
Continuité territoriale entres les îles et le continent
Soucieuse de conforter la continuité territoriale entre les îles et la métropole brestoise, la Région a voulu, sur son périmètre portuaire, un nouveau pôle où les différentes activités et métiers puissent cohabiter dans des conditions d’exploitation optimales : les passagers seront donc accueillis côté Ouest, tandis que l’espace logistique prendra place à l’Est. Sous maîtrise d’ouvrage déléguée à SemBreizh, la construction du bâtiment et l’aménagement d’un terre-plein (14 M€) répondront à la fois aux besoins de desserte des insulaires et de confort des voyageurs tout en garantissant une meilleure gestion du fret marchandises (13 000 t/an, en augmentation).
Un terminal maritime intégré au port, ouvert sur la ville
Les architectes finistériens (Briec et Brest) ont imaginé une gare, ancrée sur le premier éperon, qui s’inscrira parfaitement dans le paysage urbain et portuaire de Brest. Elle sera construite à côté du bâtiment actuel, sur l’emprise de l’ancienne criée. Bien visible et ouvert sur la ville, le terminal deviendra la porte d’entrée maritime de la métropole et de ses quartiers.
Faisant office de liaison entre le port et la ville, un parvis multimodal, avec différentes zones de flux, permettra de sécuriser les entrées et sorties des usagers : cheminements distincts pour les piétons et cyclistes, arrêts de bus à proximité vers le centre-ville et ses gares, dépose-minute, stationnement des navettes et taxis, accès pour les véhicules de livraison du côté de la zone de fret.
Confort et sécurité pour les passagers et les salariés
S’adaptant notamment aux risques de submersion, la gare reposera, au rez-de-chaussée, sur un socle robuste en béton et granit qui fera écho aux quais. Largement vitré et offrant une vue sur le bassin, le grand hall d’entrée donnera accès aux guichets, aux salons d’attente d’hiver et d’été, puis à l’embarcadère. Y prendront aussi place un point-info tourisme, une billetterie pour les navires du patrimoine, un espace d’exposition… À l’étage, seront installés des bureaux qui pourront accueillir jusqu’à 80 personnes, les salariés du site et les acteurs portuaires locaux qui, tous, bénéficieront d’un cadre de travail amélioré.
Si la Penn ar Bed, dirigée par David Roulleaux, y est l’opérateur principal en charge de la desserte des îles de Sein, Molène et Ouessant (50 salariés, sédentaires et navigants, en hiver et 65 salariés en été), d’autres compagnies maritimes sont aussi présentes sur site, proposant des sorties en mer et, demain, peut-être, des services de transrade ou de cabotage urbain (bateau bus).
Des quais rénovés assurant la pérennité de la desserte
Au-delà de ce chantier « terrestre », l’opération comporte un volet maritime porté par le groupement emmené par SCE CREOCEAN. Reconstruits à la Libération, les quais présentent aujourd’hui de sérieuses dégradations. Aussi, en complément de la gare maritime et de ses abords, des travaux seront engagés sur les infrastructures pour un montant de 14 M€. Ce chantier se déroulera en deux phases : réparation du quai Est de l’éperon en 2026 et reconstruction intégrale du quai Sud, après déconstruction de l’actuelle gare maritime, en 2027 et 2028. Les travaux se termineront en 2030 par l’aménagement de la promenade à l’Ouest formant un balcon au-dessus du premier bassin.
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