Relancer le fret ferroviaire

Crédit photo : Région Bretagne – site du groupe Le Gouessant à Saint-Gérand

Au titre du Contrat de Plan État-Région (CPER) 2015-2022, l’État, la Région et SNCF Réseau ont mené une étude sur le potentiel ferroviaire et le développement d’alternatives logistiques au transport routier en Bretagne. L’objectif ? Répondre aux enjeux de décarbonation de l’économie tout en tenant compte des caractéristiques de l’acheminement de marchandises. Associant l’ensemble des acteurs de la filière, ce travail a permis de dresser un diagnostic, d’identifier un potentiel et de définir les mesures pour répondre aux besoins sur le territoire.

  • 1,2 M
    de tonnes de marchandises transportées par an (soit 1.4% des tonnages)
  • 2 000
    circulations fret en moyenne par an
  • 1 200km
    de lignes ferroviaires exploitées et 77km dédiés au fret

Région périphérique éloignée des grands axes de transport, notamment ferroviaires, la Bretagne est dotée d’un réseau routier de qualité, maillé et gratuit, qui concurrence fortement le fer. La forte dispersion de l’activité économique sur le territoire constitue aussi un frein à la massification du transport de marchandises. Le trafic ferroviaire de marchandises est ainsi modeste et peu diversifié car composé essentiellement de céréales pour l’alimentation animale.

Le territoire breton dispose pour autant de nombreux atouts pour le développement du fret ferroviaire :

  • un réseau ferroviaire circulaire qui connecte les principaux bassins d’activité et de population de la région,
  • des accès au réseau ferré nombreux et variés : 69 Installations Techniques Embranchées (ITE), 4 ports, 9 cours de marchandises, 2 chantiers de transport combiné (CTC) dont un actif (Rennes),
  • un chantier de transport combiné (CTC), à Rennes, dynamique, qui se développe avec une nouvelle ligne vers Lille ouverte en 2023,
  • un véritable potentiel de développement, avec des acteurs économiques ouverts au mode ferroviaire.

Multiplier par 6 le trafic d’ici 2050

La Bretagne doit contribuer à l’objectif de décarbonation des transports et s’inscrire dans la stratégie ferroviaire nationale qui vise à doubler la part du fret ferroviaire à 18%, en 2030, et à 25% en 2050. Les études menées par les services de l’État, de la Région Bretagne et de SNCF Réseau en 2023 ont confirmé le potentiel de report modal de marchandises vers le transport ferroviaire. Pour accompagner ce retour vers le mode ferré, il faut massifier et mutualiser les flux de marchandises. Dans cette perspective, assurer la viabilité économique des solutions ferroviaires pour les différents acteurs économiques et disposer de points d’accès au réseau ferroviaire constituent des priorités.

Basée sur des investissements ciblés, régionaux et extra régionaux, portant sur le trafic longue distance mais aussi sur le marché intrarégional et promouvant un renforcement de la gouvernance, cette trajectoire « Faire fer » doit permettre d’atteindre 3 objectifs stratégiques à court, moyen et long termes :

  • maintenir les flux ferroviaires existants et préparer des conditions du rebond durant la période 2023-2027,
  • dynamiser les trafics ferroviaires existants et potentiels durant la période 2028-2040,
  • développer des trafics ferroviaires pour de nouvelles filières.

Conforter l’offre existante et préparer le rebond

À très court terme, des travaux visant à préserver voire développer les infrastructures existantes seront menées avec la volonté d’atteindre environ 6% de report modal en 2040 :

  • Remise en état les lignes de desserte fine du territoire Auray-Saint Gérand et Vitré-Gérard (40 M€).
  • Poursuite des aménagements du Chantier de Transport Combiné (CTC) de Rennes (15 M€) permettra quant à elle de développer de l’offre de transfert route – train en proposant
  • 2 allers-retours par semaine supplémentaires.
  • Recréer l’offre mer + fer, en réhabilitant des voies ferrées portuaires à Brest et Lorient (6 M€)
  • Remise en service des installations terminales embranchées (ITE) pour permettre l’accès au réseau ferroviaire de certaines activités, comme celle des granulats (2 M€)
  • Étude portant sur la mise en place d’une gouvernance régionale, facilitant les relations entre acteurs et examinant l’opportunité de l’installation d’un Opérateur Ferroviaire de Proximité (1 M €) sera menée.

Ces opérations, d’un montant total de 64 M€, seront financées dans le cadre du volet « mobilités » du Contrat de Plan État-Région 2023-2027.

Accompagner la transition entre 2028 et 2040

Sur la période 2027-2040, l’objectif est d’accompagner les transitions dans les mobilités de marchandises en proposant une connexion des infrastructures régionales aux réseaux nationaux et européens. Les principaux objectifs seront :

  • La poursuite du développement du Chantier de Transport Combiné (CTC) de Rennes.
  • Le développement des accès au réseau pour favoriser la création d’installations terminales embranchées (ITE) et la mutualisation de leur usage.
  • La massification des flux.
  • La connexion à l’axe Atlantique qui aidera à augmenter les flux européens pris en compte dans le Réseau Trans-Européen de Transport (RTE-T).