Fin 1800, Napoléon Bonaparte s’intéresse à Pontivy pour sa position centrale entre Rennes, Nantes, Brest, Vannes et Saint-Brieuc. Il y voit l’opportunité d’éviter les flottes anglaises en reliant Nantes, Brest et Lorient par des canaux et décide d’en faire un centre administratif, commercial et militaire.
En 1802, les deux arrêtés fondateurs de Napoléonville sont publiés : elle est alors dotée de bâtiments institutionnels et administratifs civils, de bâtiments militaires et d’une école. En 1804, débute le creusement des canaux du Blavet et d’Ille-et- Rance puis, en 1806, la construction du canal entre Nantes et Brest est entreprise.
Le tribunal est installé au cœur de la ville impériale, face à l’hôtel de ville, et ouvre sur «La Plaine», place centrale de Pontivy. Sa construction débute en 1807 d’après les plans édifiés par l’architecte Chabrol. Dès 1808, le chantier est arrêté à cause du manque de moyens, des intempéries et du manque de main-d’œuvre. Seules les fondations sont alors réalisées.
Le chantier reprend mais est arrêté plusieurs fois pour cause financière.
Avec la chute de l’Empire, le nom de Napoléonville est abandonné au profit de Pontivy, pour n’être repris que le temps du Second Empire (1852-1870). Malgré la décision en 1816 de relancer les travaux, il faut attendre 1837 pour que le chantier du tribunal reprenne : un travail est réalisé sur les vieilles fondations, avec un projet légèrement agrandi. L’immeuble est achevé en 1846 et l’inauguration peut enfin avoir lieu le 16 août 1858. Elle est présidée par Napoléon III, accompagné de l’impératrice Eugénie.
En complément, le couple impérial soutient la construction d’un hospice auquel on donne le nom de Sainte-Eugénie et de l’église Saint-Joseph dont la première pierre est posée en 1860, mais dont le clocher restera sans flèche, faute de crédits. Aujourd’hui, le lycée Joseph Loth et plusieurs autres bâtiments de la ville témoignent toujours de l’ambition de Napoléon pour Pontivy.